Vivre dans la jungle - épisode 3
Vous pensiez qu’on en avait assez de la jungle ? Que neni ! Après notre pause en altitude et au frais relatif, on y retourne !
Direction l’ouest et le sud de la province d’Aceh pour aller encore dans un autre coin du Gunung Leuser. Après 6 heures de route, on atteint Ketambe et le beau jardin de Claude, un belge qui vit ici avec Josep le propriétaire de cette guesthouse au nom évocateur, Mille collines. Herman, qui va être notre guide pour les prochains jours, nous y retrouve aussi, avec Said, un joyeux cuisinier. Car oui, on repart dans la jungle : you are always in the jungle ! nous dira au retour une Sarde qu’on a rencontrée à Tangkahan et qu’on retrouve ici par les hasards du voyage. Pas faux...
Cette fois ci on part pour 3 jours, dans un milieu plus sauvage qu'à Bukit Lavang, où les animaux observés seront sauvages, et donc pas forcément au rendez-vous. La vraie nature !
On s’enfonce derrière notre guide et sa machette dans la densité verte et ombragée, on se fraye un chemin parmi toutes les plantes, lianes et arbres qui règnent ici en maîtres, parmi les insectes aussi qui ne sont pas en reste (mais curieusement pas de moustiques), les papillons de toutes tailles et de toutes couleurs...
On passe trois jours à arpenter les chemins étroits, observer les animaux, les plantes, se baigner dans les rivières (oui, toujours notre savon aux plantes à la main, qui dit jungle dit propre !), écouter, s'imprégner... Quel privilège d'être ici !
Tous les sens sont en éveil :
- les bruits tout d’abord avec le concert de cigales géantes, de jour comme de nuit. Il y a aussi le son de l’air brassé par les grandes ailes des toucans. Peu d’oiseaux par contre, saison sèche et braconnage trop intensif nous dira-t-on.
- les odeurs de fleurs, saison sèche et saison des fleurs, avec les orchidées sauvages qui poussent en hauteur, quel parfum !
- pour la vue, mille nuances de verts tendres (saison sèche mais quand même orages réguliers pour assurer les couleurs), et les couleurs toujours plus belles des papillons
- les écorces des arbres, les lianes, les racines et divers végétaux sont notre toucher le plus fréquent, on est contents de s’y raccrocher dans les petits sentiers sinueux, on retrouve le plaisir de se servir de nos mains pour marcher (et encore, saison sèche = très peu de boue, vous allez vous en souvenir qu’on n’est pas envahis par la pluie !)
- hmm le goût des termites... non pas d’inquiétude ! On les laisse aux orangs-outangs, nos aventures culinaires se limitent à la très bonne cuisine épicée de Said...
Parmi les moments forts de ce séjour, sans conteste ce sont les deux ou trois heures à observer un petit groupe de quatre orangs outangs qui récompense notre patience
et notre mal de cou å les guetter dans les hauteurs en descendant à notre altitude après leur séance de dégustation de fruits . On les suit en fonçant dans les taillis (merci la machette !) et on passera la majeure partie de cet apres-midi là à les regarder manger feuilles et termites, jouer pour la plus jeune de quelques mois, faire son nid pour le gros mal au loin, bref... le bonheur et l’émerveillement !
Rado manque même de peu de se faire arroser par le pipi de mère ourang-outane qui passe au-dessus de nous !
Et pour les lassés des ourangs-outangs, bien sûr nous faisons aussi de belles rencontres avec des arbres immenses, vrais seigneurs de la jungle qui la surplombent de toute leur hauteur.
Et de leurs petits habitants...
La vie est belle dans la jungle !