Plongées balinaises
Bali. On avait un peu hésité à venir jusqu’ici, on avait peur des (autres) touristes. Mais quand même, cette culture hindouiste différente de Sumatra et Java nous intriguait, et puis il parait que c’est la basse saison...
Qu’est ce que ça doit être en juillet ! Par rapport à notre échelle de Richter touristique, on atteint ici des sommets, et encore nous avons évité le sud de l’Île, royaume des surfeurs et des Australiens. Selon le Bali Times, en 2014 l’île a accueilli plus de 3 millions de touristes, et le gouvernement ambitionne 30 millions en 2029. Je n’imagine pas bien où ils arriveront à les caser, tous ces touristes... On sent en tous les cas que c’est le secteur économique qui concentre l’intérêt du gouvernement régional, les quatre premières pages du Bali Times ne parlent que de nouvelles liaisons aériennes vers la Chine, de projet de construction d’autoroute, de silmplification de visa, d’investissements étrangers...et quelques particularités qui dénotent quelque peu : interdiction de vente d’alcool en dehors du sud de l’île, tensions avec l’Australie et la France à propos de trafiquants de drogue condamnés à la peine de mort... Ici non plus on n’échappe pas aux ambiguïtés.
Une fois l’habitude d’être le presque seul occidental passée, on la découvre tout de même avec plaisir, cette douceur de vivre balinaise aux multiples rituels du quotidien, aux offrandes si délicates semées absolument partout... La musique du gamelan et les odeurs d’encens remplacent les appels à la prière du muezzin. Et très prosaïquement, je m’autorise enfin un short et un débardeur, pas si mal ce changement de tenue après des semaines très sages...
En marchant juste derrière les grandes routes toutes tracées, on le retrouve ce contact avec les Indonésiens si souriants et attentifs. Déjà pour m’aider à soigner un gros coup de froid venu des nuits dans les volcans de Java. Le malade attire souvent une bienveillance assez universelle et plutôt agréable quand on se retrouve dans un monde parallèle avec les oreilles qui refusent de faire correctement leur travail. A Bali on a donc commencé par se reposer !
Et à assister à des cérémonies hindouistes, où l’étranger est considéré comme un invité parmi les autres, pourvu qu’il porte sarong et ceinture. On se souviendra longtemps de la cérémonie de crémation sur la plage de Pemuteran, dans le nord de l’île. Le rapport à la mort et les funérailles sont vécus très différemment en Indonésie, on avait eu l’occasion de le sentir au lac Toba, où une veillée funèbre à côté de notre chez nous du moment avait duré 3 jours et s’était conclu par une fête avec musiciens, danses et nourriture à volonté. Ici il y a un petit cercle des proches qui montre son chagrin, prie, suit l’ensemble de la crémation, reste concentré...et les 150 à 200 autres voisins et relations assistent à toute la cérémonie en commentant, riant, mangeant, jouant aux cartes... très étrange contraste pour nous. Mais la vie et la mort sont tellement liées, rien ne sert de mimer la surprise et encore moins la tristesse si on ne la ressent pas vraiment.
A Bali, on a aussi appris à plonger, et oui ! L’occasion est trop belle dans ces mers chaudes aux fonds marins si beaux. Et au moins on est tranquille au fond de l’eau. Enfin une fois qu’on maîtrise tout l’arsenal pour faire des bulles en toute sécurité, rassurez-vous, on a été à bonne école, et on a eu notre certificat de 1er niveau de plongée. On n’est pas peu fiers ! On a fait à la fin de notre session de cours deux superbes plongées autour d’une épave sur laquelle s’epanouissent coraux, poissons de toutes formes et couleurs, et même des tortues ! Moments magiques à découvrir cette vie sous-marine si paisible et libre, sans la déranger.
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C’est sûr qu’au fond de l’eau on se sent dans une bulle, un peu à part des balinais... Alors après les plages de sable noir d’Amed, ses pêcheurs, on file retrouver un peu plus de la "vraie" vie indonésienne sur l’île encore très peu touristique de Nusa Penida. Suite au prochain épisode...