Ourangs-outangs dans la jungle - épisode 2
Quand on se décide à quitter notre petit paradis, c’est à moto sur les chemins cahoteux qui relient les villages au coeur des plantations de palmiers. Il faut voir notre allure, un gros sac à dos devant un très habile chauffeur indonésien, puis un slovaque ou une française portant un petit sac à dos, une moitié de fesse en l’air... Mais pour une paire d’heures on apprécie la rigolade (et on croise les doigts pour que l'équilibre sommaire ne s’effondre pas en cours de route !).
On rejoint ce qui nous semble pour l’heure être un haut lieu touristique, Bukit Lavang, à un autre point du même Parc National du Gunung Leuser.
Petite promenade en bord de rivière face au Parc, séance sensations avec traversée de rivière sur une sorte de balançoire qu’on active par une poulie...
Et les bruits de la jungle, de ses insectes surtout qui font un vrai vacarme !
On décide de rester pour passer une journée de marche et de découverte dans la jungle. La caractéristique de Bukit Lavang, c’est d'être doté d’une aire de réintroduction à la vie sauvage pour des orangs outangs. Et oui, ce sont eux qui nous font rester davantage ici que prévu ! Même si une partie d’entre eux sont semi-sauvages "seulement" (certains sont sortis de cages de braconniers ou ont été victimes de la déforestation), on a envie d’aller à leur rencontre. Il ne reste plus que 7 000 ourangs-outangs à Sumatra, l’un des deux lieux où ils vivent au monde, avec Bornéo.
Et on passe une superbe journée à les observer, grâce à Anto et Apri, nos guides et pisteurs dotés d’un regard d’aigle et amoureux de la nature, de ses bruits et de sa vie.
La rencontre avec ces êtres humanoïdes est incroyable et émouvante, leurs attitudes proches des nôtres... et un regard si profond, un peu triste souvent.
Il paraît que nous partageons plus de 97% de gènes (gardons tout de même à l’esprit que nous avons aussi 50% de gènes communs avec une banane...) ! Notre conteur préféré, Jean-Claude Ameisen (cf pour ceux qui ne seraient pas encore dans la secte son émission Sur les epaules de Darwin sur France Inter - ça y est j’ai fait mon coup de pub !), nous a également expliqué qu’ils se servaient d’outils et se soignaient par les plantes. Le futur de la pharmacopée pourrait bien se trouver dans l’observation des ourangs outangs et autres grands singes...
Mais ce que nous avons définitivement perdu, c’est leur agilité dans les arbres, impressionnante quand se déplace juste au-dessus de nous cet énorme mâle de plus de 80 kg d'arbre en arbre avec autant d’aisance.
Et où dorment nos cousins ? Dans un nid de feuilles vertes fraichement cueillies et perché dans les arbres, comme le marsipulami !